Agenda

06.02.14 > 13.02.14

THE COLLABORATIVE ROOM

COLLECTIF IDIOM

Nina De Angelis, Annastasia Benay, Pierre Daniel, Xavier McPake, Thibault Scemama de Gialluly & Julien Saudubray

Beeldende kunst

14:00 > 18:00 

Vitrine 7

Ursulinenstraat 7
1000 Brussel
Accès

Annastasia Benay, Pierre Daniel, Xavier McPake, Thibault Scemama de Gialluly en Julien Saudubray zijn de vier kunstenaars/curatoren van dit project. Programma wordt nog nader bepaald.

Vernissage van de groepstentoonstelling in de vorm van een Nightshop

François Boisrond : C’est une bonne idée, la colocation, ce n’est pas pareil que l’idée de communauté ou de groupe. C’est important que chaque individualité aie sa chambre, de montrer son travail personnel, son ego, et en même temps qu’on voie vos affinités. Cependant, je ne sais pas si vous pouvez revendiquer une identité commune dans vos travaux ou une théorie qui marcherait pour chacun de vous.
J-M Alberola : Le seul endroit où vous vous retrouvez, c’est dans les conversations ou les lectures, quelque chose d’extra pictural. Évidemment vous cherchez, chacun, à garder une autonomie. Seul, on n’avance pas aussi vite qu’avec les autres. C’est ce qui amène une capillarité entre vous, mais c’est simplement mental. Vous êtes obligés de garder votre singularité, à moins de travailler sur un tableau commun. Dès que vous faites deux tableaux, il y a déjà deux groupes. C’est une conversation, ce n’est que là-dessus que ça fonctionne. À moins de faire une action politique commune, mais ça vient encore d’une conversation. 
Hugo Daniel : La manière que vous avez de décrire votre installation ressemble beaucoup à un Cheval de Troie. La colocation, dont on imagine spontanément qu’il s’agirait plutôt d’un appartement, devient manoir ou château au fur et à mesure que vous décrivez votre projet. Il y a une pièce principale où vous vous rencontrez, et autour les pièces s’ajoutent et créent un réseau envahissant. Je me demandais dans quelle mesure ce n’était pas aussi un moyen d’exister, et ce autrement que d’une manière strictement individuelle. 
Idiom : Oui, c’est l’idée de contamination. La volonté d’implanter un virus.
Didier Semin : Je trouve que de ce point de vue là, votre génération est plus lucide que la nôtre. Le terme colocation n’existait pas, la chose existait, mais elle était toujours pensée en termes de communauté, et ça foirait toujours, évidemment. L’idée de ce travail dans un même lieu et de ces échanges me paraît plus juste que l’idée, qui subsiste chez certains groupes marginaux, de collectifs où l’individu disparait. Et ça, je n’y crois pas, ou je n’y crois plus. Les collectifs qui durent sont toujours en réalité des troupeaux avec un mâle dominant.
Idiom : On est un peu les dépositaires de votre génération et pour la question du groupe on est hanté par tous les spectres des années soixante. On essayait de définir le point qui réunissait nos pratiques et ce qui nous est venu à l’esprit c’est « qu’est-ce qu’on fait avec les restes ? ».
Didier Semin : Oui, c’est très joli ce que vous dites là, l’idée que vous soyez dépositaires des désillusions de notre génération. Vous pouvez mettre la phrase en tête du manifeste. 
Idiom : Comment tenter quelque chose ? Il y a toujours cette peur de rejouer la scène.
Didier Semin : On ne fait jamais rien de radicalement nouveau, il y avait tout dans Lascaux. Probablement à Lascaux il y avait des gens qui bossaient ensemble et d’autres qui bossaient de leur côté. Il ne faut pas être inquiet de ça. Il suffit d’une très légère différence pour que les choses aient leur place. Rien que le fait d’essayer de vous démarquer des utopies communautaires tout en en gardant un certain nombre de vertus ça peut certainement produire quelque chose de très bien.
François Boisrond : Le petit côté désabusé de la colocation c’est déjà réaliste. C’est déjà une nouvelle manière de l’aborder. À la base d’un groupe il y a souvent un manifeste.
Didier Semin : Et le manifeste de la colocation c’est : qui fait la vaisselle aujourd’hui ?
J-M Alberola : Il faut organiser le frigo quoi.
Didier Semin : De notre temps c’était : « Il faut construire l’hacienda. », et là c’est : « Il faut organiser le frigo. ». C’est réaliste.
J-M Alberola : Vous devriez faire ça : Premier manifeste : « C’est le noir qui nous intéresse. ». Deuxième manifeste : « C’est la paella qui nous intéresse. » Là les gens vont se demander : « Mais qu’est-ce qu’ils font ? »
Idiom : François Boisrond, qu’est-ce qu’il reste de votre expérience du groupe avec les anciens de la Figuration libre ?
François Boisrond : Au départ c’était plus des affinités, sûrement une conscience d’être plus forts ensemble. Mais enfin c’était des sacrés […] — parce qu’à la fois il n’y avait pas vraiment de solidarité, enfin c’était assez rude quand même. C’était chacun pour soi.
Didier Semin : Ce n’était pas vous qui aviez eu l’idée de la fédération. C’est Ben, et puis Lamarche-Vadel, qui était dans le schéma classique du critique qui se fait un nom. Le schéma « ôte-toi de là que je m’y mette ». Vous vous opposiez à Support-Surface. Aujourd’hui il n’y a rien dans le paysage qui écrase le reste.
Idiom : Il y a quand même des tendances générales qui ressortent : Loris Gréaud, Laurent Grasso, Xavier Veilhan. Ces sortes de grosses productions que l’on retrouve dans toutes les institutions. C’est assez dominant.
Didier Semin : Effectivement. Peut-être votre réaction se fait-elle contre un certain individualisme encouragé par le marché.
Idiom : Oui et puis contre une nouvelle forme de formalisme.
Hugo Daniel : Il faut aussi rappeler un fait, qui est que le dernier grand groupe (présenté comme tel) les Young British Artists, n’a pas été désigné par un critique ou pensé par des artistes, mais par un marchand, et que sa consécration s’est faite dans l’espace de la galerie. Je trouve donc assez significatif qu’au sortir de l’école, vous choisissiez d’affirmer votre existence collective plutôt que quelqu’un d’autre le fasse pour vous. 
François Boisrond : Sinon il y a la fin des groupes aussi, comment ça se termine.
Idiom : Et ça se termine comment ?
François Boisrond : Souvent mal.


Tags : Tentoonstelling

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